En France, la part de procédures chirurgicales réalisées en ambulatoire est passée de 45 à 54% entre 2011 et 2016. L’atteinte d’un objectif de 70% d’ici 2022 est envisagée par les pouvoirs publics [Agnès Buzin, oct 2017]. L’élargissement rapide des indications pour la réalisation de chirurgies complexes en ambulatoire nécessite l’obtention de preuves tangibles sur leur innocuité et sur les économies de ressources qu’elles sont susceptibles d’occasionner. Bien qu’une part importante de la chirurgie délivrée en hospitalisation conventionnelle semble réalisable en ambulatoire, il subsiste deux interrogations majeures : (1) cette transition s’accompagne-t-elle d’une gestion adaptée des risques et inconforts qui lui sont associés afin de garantir des soins à la fois sûrs et acceptables pour le patient ?, et (2) Quel est l’impact de cette transition sur les consommations de soins de ville et l’étendue des économies qu’elle permet effectivement pour le système de santé et la société?
Le projet SCALPEL (Surgery and Conventional vs. AmbuLatory care PErformance at hospital) vise à comprendre le risque de reprise chirurgicale et les consommations médicamenteuses des patients opérés en ambulatoire en comparaison avec ceux ayant bénéficié d’une prise en charge conventionnelle. Cette démarche va avoir comme point de départ les perceptions des patients sur leur expérience de soins et les résultats de santé tout au long de leur parcours de santé (avant, pendant et après la chirurgie) ainsi que le point de vue de l’Assurance Maladie sur le ratio coût/sécurité (i.e. coût par complication évitée) et l’impact budgétaire de ce type de prise en change. Le projet va utiliser des méthodes innovantes issues des sciences comportementales, santé publique et ‘big data’ pour identifier des mécanismes d’amélioration de la prise en charge en ambulatoire en vue d’assurer de meilleurs résultats de santé de la population et d’efficience pour le système de santé.